Gratification des stagiaires en 2025 : les nouvelles tendances

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Groupe d'internes jeunes dans un bureau moderne

4,40 euros : c’est le nouveau chiffre qui s’impose dans le paysage des stages en France dès le 1er janvier 2025. Pas de coup d’éclat, mais un signal qui résonne dans les écoles, les entreprises et chez tous ceux qui scrutent l’état du marché des jeunes diplômés.

Si la hausse du minimum légal fait la une, elle n’est qu’une facette d’un mouvement plus vaste. Sur le terrain, certaines conventions collectives fixent des planchers bien plus élevés, tandis que des entreprises, en quête de talents difficiles à séduire, n’hésitent plus à enrichir leur offre. Les contrôles de l’Inspection du travail s’intensifient : les organismes qui reçoivent beaucoup de stagiaires sont désormais dans le viseur, avec des sanctions qui montent en puissance pour les employeurs qui jouent avec la règle.

Ce qui change pour la gratification des stagiaires en 2025

La gratification des stagiaires en 2025 avance d’un cran, portée par la réévaluation du plafond horaire de la Sécurité sociale. À compter du 1er janvier, le montant minimum grimpe à 4,40 euros l’heure, un passage de 4,35 euros à 4,40 euros, inscrit dans l’arrêté du 19 décembre 2024. La mécanique se veut régulière : chaque année, le montant s’ajuste, suivant la dynamique enclenchée depuis 2022.

Ce plancher légal s’applique pour chaque heure de présence effective, à partir de deux mois consécutifs de stage ou 309 heures en cumulé sur un an. Pas de place pour les arrangements : la règle vaut pour chaque structure, même si certaines conventions collectives tirent vers le haut. Quelques entreprises, confrontées à la rareté de compétences, adaptent leur politique de rémunération des stagiaires et proposent des compléments, une stratégie que les cabinets de recrutement qualifient de “différenciation sociale”. Malgré tout, le plafond horaire fixé par l’administration s’impose et gare aux écarts, les sanctions sont renforcées.

Voici l’évolution récente de la gratification minimale par heure :

  • 2022 : 3,90 euros
  • 2023 : 4,05 euros
  • 2024 : 4,35 euros
  • 2025 : 4,40 euros

Année après année, l’indexation s’ajuste, sans révolution, mais avec la volonté claire de suivre le coût de la vie. Reste une interrogation : ce dispositif suffit-il à répondre au contexte actuel, alors que l’inflation ne faiblit pas et que les attentes des jeunes diplômés montent d’un cran ?

Quels montants et conditions s’appliquent désormais ?

En 2025, la gratification minimale des stagiaires épouse le nouveau plafond horaire de la Sécurité sociale. Ce seuil de 4,40 euros par heure de présence effective concerne tous les stages d’une durée supérieure à deux mois consécutifs, ou totalisant 309 heures sur l’année universitaire. Le calcul se fait sur la base du temps réellement passé dans l’organisme d’accueil : les absences non justifiées sont exclues, tout comme les jours non effectués.

Ce minimum s’applique, qu’il s’agisse du secteur public ou privé, sauf si une convention collective prévoit mieux. Les établissements d’enseignement surveillent de près ce respect, condition sine qua non à la validation des conventions de stage. Côté social, la rémunération des stagiaires reste exonérée de cotisations, tant qu’elle ne franchit pas le seuil légal.

Il faut rappeler que la gratification n’est pas un salaire : elle n’ouvre pas droit au SMIC. Pourtant, certaines entreprises n’hésitent pas à monter la barre pour attirer des profils pointus, usant de la marge de manœuvre laissée par la loi. Le calcul demeure limpide : on compte les heures réellement effectuées, hors absences injustifiées, pour établir le montant dû.

Pour y voir clair, voici ce que prévoit la réglementation selon la durée du stage :

  • Stage inférieur à deux mois : gratification laissée à l’appréciation de l’employeur
  • Stage supérieur à deux mois : application obligatoire du seuil de 4,40 euros l’heure
  • Période de présence effective : seules les heures réellement accomplies sont comptabilisées

Employeurs et stagiaires : droits, obligations et points de vigilance

La convention de stage pose le cadre : employeur, stagiaire et organisme de formation y précisent missions, durée et gratification attendue. La vigilance s’impose sur la présence effective : c’est elle qui conditionne le versement, conformément au Code de l’éducation.

Dès lors qu’un stage dépasse deux mois, l’employeur doit verser la gratification, calculée uniquement sur les heures effectivement travaillées. La gratification 2025 reste exonérée de cotisations tant qu’elle ne dépasse pas le seuil légal. Aucun bulletin de paie n’est requis, mais il faut remettre une attestation de versement au stagiaire.

Parmi les compléments possibles, voici ce qui peut s’ajouter à la gratification :

  • Le remboursement des frais de transport est envisageable, sans remettre en cause l’exonération sociale.
  • Les titres-restaurant sont à la discrétion de l’employeur, selon sa politique.

Il est utile de rappeler que les stages n’ouvrent pas droit au SMIC. Si la gratification dépasse le minimum légal, la convention doit l’indiquer. La question du prélèvement à la source ne se pose que pour la partie excédant le seuil exonéré. Côté employeur, une gestion administrative rigoureuse s’impose pour anticiper tout litige, notamment sur les absences ou la durée réelle du stage.

Poignée de main entre un manager et un stagiaire

Respecter la nouvelle réglementation : bonnes pratiques et conseils pour éviter les erreurs

Les nouvelles règles de gratification des stagiaires en 2025 invitent à la rigueur. Chaque entreprise qui compte accueillir un stagiaire doit vérifier que sa convention de stage mentionne le montant actualisé, fait référence au plafond horaire de la Sécurité sociale fixé par l’arrêté du 19 décembre 2024, et détaille précisément le calcul des heures de présence effective.

La cohérence avec la convention collective ou l’accord de branche doit être vérifiée : certaines branches fixent un taux horaire supérieur au plancher légal. Un contrôle approfondi limite les écarts et sécurise l’ensemble de la procédure.

Pour éviter les oublis, quelques réflexes à adopter :

  • Notez chaque absence ou interruption dans le registre de suivi.
  • Préparez un décompte mensuel des heures effectuées à remettre lors du versement de la gratification.
  • En cas de stages consécutifs dans la même structure, additionnez les durées pour appliquer correctement le seuil de gratification.

La gestion des stages requiert une vigilance constante, de la convention de stage au suivi administratif final. Les ressources humaines disposent aujourd’hui de modèles adaptés aux dernières évolutions. Miser sur la clarté et la transparence dans la communication avec les stagiaires permet d’éviter les malentendus. Respectez les délais et les montants : c’est le meilleur moyen de ne pas avoir à rectifier après coup, et de préserver la confiance de ceux qui feront peut-être demain la richesse de l’entreprise.